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Le dur labeur d’Elod’…

Magnanime Magnien

Un article sur l’ESN dans Causette pourrait paraitre surprenant mais ne vous y trompez pas ! Ce discret magazine déclare sa flamme pour une femme et quelle femme ! Il ne s’agit pas de faire l’éloge d’une Cendrillon ni de la servante des Thénardier même si parfois sa tâche n’est guère plus évidente.

« Plus féminine du crampon que du capiton » voici le nouveau slogan de Causette qui dresse cette fois-ci le portrait de la grande Elodie Magnien.

 

Elodie est une joueuse de l’équipe féminine de Nouaille et non des moindres. Titulaire incontestée et incontestable dans un 14 de départ nobilien, elle a un rôle majeur pour cette équipe. Tant dans le jeu que dans l’état d’esprit, l’étoile n°9 de l’équipe est un leader clé et son rayonnement sur le groupe se décline de multiples façons.

Elodie Magnien surnommée communément par ses proches, Elod’, occupe une place de choix dans les compositions brianesques. Mais l’évidence est telle que, quel que soit le maître d’orchestre à la baguette, tous lui réservent le maillot d’un Giroud, d’un Cavani ou d’un barcelonais comme Suarez : celui de l’avant-centre.

Mais Causette sait à quel point il peut être dur ce labeur qu’assume Elodie pendant les 90 minutes d’un match. Non, elle n’a pas la tâche facile. Marquer un but, marquer LE but. Le but qui bien souvent libère l’équipe, celui qui fait rapidement descendre la pression dans la tête des quinze autres camarades dominicales, le but qui redonne la confiance au groupe et emballe le cop des supporters ! Que peut-il bien se passer dans sa tête à elle ? A quoi pense-t-elle quand elle file droit au but, ballon aux pieds et que ses dix camarades de jeu, partenaires sur la touche et supporters ont les yeux rivés sur elle et attendent le coup d’éclat de Sir Magic Waddle Magnien !?!

 

Elod’ de son véritable état civil Elodie Emilie Nelly Magnien, est née à Poitiers un vendredi de 1987. Maman Magnien avait-elle décidé de faire un peu de concurrence à Marie ou bien écœurée du repas de la veille, elle choisit le 25 décembre pour se délester de ce joli et dodu cadeau pour passer Noël. Mais qu’importe le jour. La divine enfant a fait des heureux dans la famille, Patricia et Jean Pierre, ses parents et Séverine sa grande sœur de huit ans son ainée.

 

Elle grandit dans la petite commune de Vendeuvre où elle se découvre une peau de sportive. Etait-ce une lubie, un effet de mode ou l’envie de se la jouer comme Douillet, la jeune fille choisi le kimono pour commencer à développer sa silhouette. Trois années de judo qui lui seront certainement profitables pour découvrir les dures lois du sport de combat mais pas suffisantes pour lui donner l’envie de se la jouer toujours en solo !

A l’approche de ses 15 ans, Elodie choisit donc un autre équipement. Un maillot, un short, des chaussettes, des protège-tibias et des crampons, c’est définitivement dans cette apparence que l’ado Magnien décide de se la jouer ! Se la jouer comme Beckham quoi !

Elle décide donc de rejoindre les garçons de l’équipe de Vendeuvre. Elle y fait ses premiers pas dans ce sport qui lui collera définitivement à la peau. L’apprentissage du foot auprès des garçons est bien souvent catalyseur à cet âge-là. Pourtant la saison suivante, elle rejoindra pour une année sa première équipe féminine à 11 auprès de la section de Marigny-Vendeuvre.

Mais dès ses 17 ans, c’est dans le FCFC à Fontaine le Comte qu’elle s’installera dans son football et se fera vite remarquer. Là-bas, elle y fera de belles rencontres dont celle de son coach de cœur ; Davy Debenne. Elle partagera plusieurs années de football avec ses coéquipières Fontenoises qui deviendront pour certaines des amies. Elle y découvrira ses premières vraies 3ième mi-temps, son premier chant de la victoire « la lime » et disputera même une finale de coupe du challenge Féminin contre Saint Sauveur. Finale perdue mais riche d’émotions.

 

Ces cinq saisons au sein de l’univers fontenois ont cependant été entrecoupées mais pour une bien belle raison. Le 8 mai 2006, Elodie deviendra maman d’une petite Belinda. Avec son front blond et ses yeux bleus, la petite chipie deviendra la première groupie de sa maman et ne manquera pas un dimanche aux bords des stades pour la soutenir bien fort et défendre son talent.

 

Le génie d’Eugénie !

En 2009, l’attaquante décide de se faire confiance et suivre Davy pour aller se tester parmi les féminines de l’Entente Sportive des 3 cités de Poitiers, l’équipe fanion et populaire du département. Elle n’y restera qu’une saison mais saisira sa chance pour flirter un bon nombre de match avec le niveau national : la D3 féminine (niveau qui n’existe plus aujourd’hui).

Ce n’est pas un hasard si notre Elod’ a joué à ce niveau-là. Mais pour autant, on ne s’improvise pas attaquante de pointe ou renard de la surface. Douée d’une technique certainement naturelle et instinctive, Elodie reste une besogneuse du football. Voilà d'où vient surement le secret de ses qualités. Son assiduité aux entrainements, son sérieux, son engagement ont affûté sa technique, son pied gauche, ses dribbles et leur vitesse d’exécution, son endurance et sa vision du jeu.

 

Mais au final dans cette histoire les plus chanceuses sont bien-sûr ses futures coéquipières avec lesquelles elle partagera de longues et belles minutes de match. Car franchement, on n’va pas se mentir ! Quand tu as une Elodie Magnien dans ton équipe, ça l’fait plutôt bien et ça rassure !!!

Et en effet, Elodie n’a rien à envier à un Kylian Mbappé et ses passements de jambe, crochets à  gauche, à droite, accélérations, virgules, petits ponts1… ni même à son idole de longue date, Lionel Messi.

Ce sont ces anciennes coéquipières de fontaine qui auront la chance de la retrouver dans leur effectif l’année suivant son passage en national 3. Elle choisit de redescendre une marche mais d’une seulement car elle évoluera avec son groupe au niveau régional, la DHR. Par la suite, pour le plus grand bonheur du cop nobilien et des nobiliennes elles-mêmes, elle acceptera de dire oui à Davy et enfiler un maillot étoilé pour s’allier à la section féminine de l’ESN. Et cette fois-ci, elle ne viendra pas toute seule. Elle sera accompagnée de sa Brenda, Loren Arnaud, avec laquelle elle partage sa vie depuis 6 ans.

Aujourd’hui, cela fait 5 ans que les filles évoluent sur les terres de la Lézinière. Le temps d’une saison, elles ont cependant usé leurs crampons sur les stades du Poitiers FC avec d’autres coéquipières tout aussi talentueuses. Mais prise d’un mal du pays, elles font naturellement chemin inverse pour revenir dans l’univers rouge et blanc de l’ESN.

 

Elodie Magnien, à défaut d’être très expressive sur un terrain de par son jeu, demeure être une nana pour le moins discrète. Elle ne fait pas beaucoup de bruit Elodie. C’est surement une qualité qui fait d’elle une bonne professionnelle. Employée depuis 2009 dans la maison de retraite Larnay Sagesse située à Biard, elle y travaille auprès des personnes âgées ayant des déficiences sensorielles. Là-bas, elle a eu l’opportunité d’y apprendre la langue des signes qu’elle pratique quotidiennement dans son travail.

 

L’équipe de France féminine disputera en juin 2019 la coupe du monde de football et Elod’ sera bien la première dans les starting blocks parmi ses copines nobiliennes pour les encourager devant la téloch’ !

Mais avant toute chose, Elod’ a un championnat à terminer. Loin de la ferveur du niveau national, les féminines de l’ESN ont tout de même la chance d’évoluer cette saison avec son génie Le Sommer. Et Eugénie n’a qu’à bien se tenir car la n°9 nobilienne donne elle aussi du fils à retorde à ses camarades défenseuses lors des séances d’entrainements mais surtout aux défenseuses adverses. Et les résultats le prouvent. Actuellement 3ème de leur classement en R2, l’équipe féminine de l’ESN peut se vanter d’avoir dans leur effectif la 2ème meilleure buteuse de la poule. Dans cet univers macho du football, elle bouscule les codes en démontrant largement qu’une femme en crampons peut rivaliser avec des mecs !

Elodie ou le plaisir de jouer… c’est ce qu’elle distribue gratuitement à ses partenaires de jeu et tous les supporters qui la soutiennent. Et Causette est fière de compter parmi ses têtes d’affiche une gonzesse pareille. Une femme pleine de valeurs, d’un savoir-être sans fioritures et de qualités humaines dont elle fait profiter tout son petit monde. Un génie du foot d’1 m 65 qui n’a pas à rougir de ses performances ni de sa qualité et qui mérite pour l’occasion d’être mise en avant tant elle se fait si souvent discrète.

 

Son crédo à Nouaillé qui reflète son état d’esprit ; prendre autant de plaisir sur le terrain qu’en dehors en partageant de riches moments avec ses camarades. Et elle a bien raison Madame Elod’ car ses camarades, fréquemment assoiffées, aiment aussi s’abreuver de tout ça !!!

 

1 Vegedream. (2018). Ramenez la coupe à la maison. Universal Music Group.


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